Les espèces du Saint-Laurent

Poisson

Grande raie

Dipturus laevis

  • Statut de la ressource : préoccupation mineure sur la liste de l'UICN.
  • Type de pêche : chalut (prises accessoires).

Cette espèce est une très grande raie au corps déprimé, au disque en forme de diamant et à la longue queue effilée dotée de replis latéraux. Elle se distingue des autres raies par ses deux nageoires dorsales pratiquement de la même grandeur, situées près de l’extrémité de la queue et séparée à la base par un petit espace, sa petite nageoire caudale s’étendant vers l’arrière depuis la base de la seconde nageoire dorsale, ainsi que ses nageoires pelviennes relativement petites et fortement concaves entre leurs lobes antérieurs et postérieurs. La grande raie est dotée de plusieurs rangées d’épines.

La surface supérieure est brunâtre avec de petites taches foncées éparses, y compris un gros point foncé au centre de chaque nageoire pectorale, et la surface inférieure est blanche mais fortement tachetée de gris, et couverte de petits pores muqueux foncés.

La grande raie est présente dans l’Ouest de l’Atlantique Nord, principalement du Golfe du Saint-Laurent et du Sud des Grands Bancs, vers le Sud le long du plateau continental au large de la Nouvelle-Écosse jusqu’au banc Georges, la baie de Fundy et le golfe du Maine. Il s’agit d’une espèce benthique vivant sur tous les types de substrats sur le plateau continental, des eaux peu profondes aux eaux de plus de 750 m de profondeur. Elle peut supporter de fortes variations de températures, de 1,2 à 20°C.

Espérance de vie

Jusqu'à 13 ans.

Grandeur

Environ 152 cm de longueur totale.

Le chalut est un filet de forme conique qui est trainé par un bateau sur le fond de l’océan ou parfois dans la zone pélagique. Lorsqu’il est sorti de l’eau, la poche contenant le poisson capturé est vidée sur le pont du bateau. Dans le Saint-Laurent, le chalut est principalement utilisé pour la pêche des poissons de fonds et des crevettes. 

Cette méthode est une des moins sélectives et donc une des plus destructrices pour l’écosystème marin avec de nombreuses pêches accessoires. Des modifications ont été apportées afin de réduire les conséquences de ce filet. L’adaptation de la taille du maillage peut permettre aux poissons trop petits de s’échapper.

Le nombre d’individus a connu un déclin durant les années 1960, probablement à cause des prises accessoires dans le cadre de pêches visant d’autres espèces de poissons de fond. On pense que la diminution du nombre de grandes raies dans certaines populations est attribuable en partie aux caractéristiques « lentes » de son cycle biologique, comme sa grande taille, sa croissance lente, sa maturité tardive et son étonnante longévité.

Sa pêche a même été totalement interdite aux États-Unis entre 2003 et 2018, et le Canada a mis en place des quotas. Cependant, les indices d’abondance récents montrent que l’abondance des individus matures n’a, en général, pas diminué au cours des dernières générations et qu’elle a même augmenté à certains endroits.

Il n’existe aucune pêche dirigée de cette espèce, et une réglementation visant à réduire la mortalité attribuable aux prises accessoires est en vigueur au Canada.